Revenir sur le passé, tel est notre ambition. Qui étaient les habitants, comment se présentait le village, comment y vivait-on ? Quels sont les bâtiments importants de son histoire et de quand datent-ils ? Voilà les questions que nous nous posons.
Grâce aux archives et aux documents anciens qui sont conservés depuis le Moyen-âge, il est possible de retracer l’histoire en rassemblant des pièces éparses. L’évolution de Combaillaux peut être étudiée mais dépend bien évidemment des sources documentaires que nous pourrons étudier. Cette histoire reconstituée évoluera en fonction des découvertes éventuelles.
La « Combe aux Aïols » est habitée depuis l’époque préhistorique, le village de Combaillaux apparaît dans les textes en 1155 et Les Sajolles en 1285.
Zoom sur la période de l’ancien régime :
Notre cadre chronologique : l’ancien régime, mais qu’est ce que c’est ? C’est la période d’avant la Révolution française.
Au Moyen Âge le village connaît plusieurs châtelains locaux mais dés les années 1200 Combaillaux a comme suzerain l’évêque de Maguelone. (Reconnaissance faite par Douce, veuve de Maurin de Combaillaux et par Mabille, veuve d’Armand, sur le fait que Combaillaux fait partie du Comté de Montferrand 1226).
Le noyau ou « castrum » au Moyen Age, apparaît dans une mention du Cartulaire de Maguelonne dès 1226 : « le castrum de Combalholis »
On y trouve un bâtiment central avec une réserve d’eau. Il s’agit d’un édifice fortifié. Semblable à la tour perchée sur la colline du Mont Redon (située sur la commune de Grabels). C’était un fortin défensif qui contrôlait une partie de la vallée, construite au XIIIème siècle. Elle fait partie d’un réseau de tours de communication et de défense qui permettaient aux informations de circuler aux confins des terres de l’Evêque de Montpellier. C’est de lui que dépend la seigneurie dite de Combaillaux.
Quand on parle d’évêque, on pense au domaine religieux, mais comme les monastères, les évêchés possédaient de vastes domaines sur lesquels ils avaient autorité. Ils en étaient les véritables seigneurs. L’évêque de Maguelone était ainsi également comte de Maugio et de Montferrand, et à ce titre, il possédait le « castrum » de Combaillaux. En 1300, une reconnaissance féodale nous apprend qu’il s’agit d’une « seigneurie » dotée d’un four pour les habitants. Mais il n’y a alors pas encore d’église : le texte nous affirme qu’il relève alors de la paroisse de Saint-Julien de Grabels.
Il s’agit en effet d’une localité peu habitée, que le seigneur administre. Le siège de l’évêché est loin : l’évêque afferme (confie) l’administration de cette seigneurie à un gentilhomme: celui-ci s’engage à remettre une somme forfaitaire annuelle pour les droits seigneuriaux qu’il touche à sa place, à savoir droit de four mais surtout l’exploitation de la forêt, et l’exercice des droits de haute et basse justice sur le domaine. Ce sont des conditions favorables pour une implantation : en général, des concessions sont accordées à des paysans pour qu’ils puissent s’implanter de manière durable, et former progressivement, vers le 15e siècle, tout autour du « castrum », un véritable village.
Combaillaux fait partie du Comté de Montferrand, la « République du Val de Montferrand » dont le seigneur est l’évêque de Maguelone. Les remparts, qui sont aujourd’hui les murs des maisons du vieux village, ont été construits en 1430.
Le premier témoignage de l’histoire concernant le village à partir d’un plan c’est celui-ci :
De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un plan de la ville qui date de 1831, un peu moins de cinquante ans après la fin de l’Ancien Régime. Il provient du Cadastre Napoléonien (Napoléon ordonne la représentation de toutes les villes de France). Aujourd’hui c’est la première image de Combaillaux qui a plus de 180 ans, où il est possible de voir le village « en vue aérienne ». Combaillaux se trouve au sommet d’une colline et forme un développement circulaire autour d’un point élevé.
Une église propre à Combaillaux ne sera attestée, du moins dans les documents, qu’à partir du 15e siècle. Elle figure à l’est du site, un petit peu à l’écart et en dehors des remparts. Probablement construite pour répondre à des besoins préexistants et non comme noyau. La dédicace Saints Julien et Basilisse : il s’agit de Julien l’hospitalier et de son épouse comme pour l’église de Grabels.
Aux siècles suivants, l’histoire de Combaillaux ne se distingue que peu de celle de la région, le village traverse les différentes crises graves toujours un peu à l’écart. Les guerres de religion, la révolte des Camisards, la Révolution Française ne semblent pas avoir entrainé de graves conséquences locales, dans l’état de nos connaissances actuelles. Il faudra attendre les deux guerres mondiales et l’explosion démographique pour modifier profondément la physionomie de Combaillaux.
Combaillaux, J.M Amelin, 1845